C’est en 1867 et l’heure d’un nouveau changement de nom officiel pour les royaumes des Habsbourg. Dites au revoir (en quelque sorte) à l’Empire autrichien et dites bonjour à l’Autriche-Hongrie.
Mais comment cela est-il arrivé ? Et pourquoi ?
La censure et le contrôle strict des libertés politiques caractérisent le début du XIXe siècle à Vienne. Il n’est donc pas étonnant que les Viennois se soient associés à la ribambelle de révolutions qui ont frappé l’Europe en 1848. L’empereur Ferdinand Ier (fils de François II/Ier) dirigeait alors l’empire.
Vienne ne s’est jamais révoltée comme l’a fait, par exemple, la France. Néanmoins, les troubles ont provoqué un certain changement politique et une libéralisation. Par exemple, Ferdinand abdiqua en faveur de son jeune neveu, François-Joseph.
(Prince Metternich, chancelier autrichien au début du XIXe siècle, maître espion et gardien des valeurs conservatrices de l’Empire autrichien. Il a démissionné pendant la révolution de 1848. C’est aussi grâce à lui que nous avons la Sachertorte. Photo courtoisie du Rijksmuseum)
Les autres terres des Habsbourg partageaient également une partie de cet esprit révolutionnaire. La Hongrie, en particulier, était régulièrement un peu fringante, ce qui a même donné lieu à une brève guerre d’indépendance en (sans surprise) 1848. Les « rebelles » ont perdu et l’Empire autrichien a sévèrement réprimé, dissolvant le parlement hongrois local et introduisant effectivement un régime totalitaire depuis Vienne.
Les efforts contre-révolutionnaires des autorités des Habsbourg n’ont cependant pas mis fin aux sentiments nationalistes et libéraux à travers leurs territoires.
(Carte de la Hongrie de 1849. Photo gracieusement fournie par la British Library)
Les événements ont continué à ébrécher la carte des Habsbourg. Par exemple, la guerre austro-prussienne de 1866 a conduit les terres vénitiennes à passer sous domination italienne. Et les Hongrois n’ont jamais été vraiment satisfaits de l’état de leurs relations avec leurs gouvernants à Vienne.
L’empereur François-Joseph a finalement décidé de redéfinir les lignes de pouvoir impériales pour couper le vent dans les voiles des efforts d’indépendance hongrois et libérer les ressources militaires et autres liées au maintien de la paix en Hongrie.
Le résultat fut le Compromis austro-hongrois de 1867, qui vit notre « Empire des Habsbourg » (aujourd’hui l’Empire autrichien) se transformer officiellement en Autriche-Hongrie, également connue sous le nom d’Empire austro-hongrois.
(Le texte hongrois indique « François-Joseph Ier, roi de Hongrie ». Photo courtoisie de la British Library)
Ce changement a effectivement divisé l’empire en deux moitiés semi-indépendantes : le royaume de Hongrie et l’empire autrichien. La Hongrie récupère son parlement et son autorité sur la plupart des affaires intérieures, mais François-Joseph reste chef d’État. Il était donc empereur d’Autriche et roi de Hongrie.
En plus de tout cela, certains aspects du pouvoir politique sont restés centralisés : la monarchie a conservé l’autorité, par exemple, sur l’armée et les affaires étrangères. C’est donc l’Autriche-Hongrie dans son ensemble, et pas seulement la partie Empire autrichien, qui est entrée en guerre en 1914 sous François-Joseph, une guerre qui a vu la fin du règne des Habsbourg et la (re)naissance de l’Autriche.
Tip : Vous pouvez apprendre beaucoup de choses sur la vie et l’époque de François-Joseph à la Hofburg, notamment lors de la visite des appartements impériaux.