Conflit germano-herero de 1904-07

Conflit

Les combats commencent le 12 janvier 1904 dans la petite ville d’Okahandja, siège de la chefferie herero sous le chef suprême Samuel Maharero. On ne sait toujours pas qui a tiré les premiers coups de feu, mais à midi ce jour-là, les combattants Herero avaient assiégé le fort allemand. Dans les semaines qui suivent, les combats se multiplient sur les hauts plateaux centraux. Cherchant à prendre le contrôle de la situation, Maharero a publié des règles d’engagement spécifiques qui excluaient toute violence à l’encontre des femmes et des enfants. Néanmoins, 123 colons et soldats ont été tués dans ces attaques, dont au moins quatre femmes.

Le major Theodor Leutwein, commandant militaire et gouverneur de la colonie, était chargé de la réponse allemande. Comme les Herero étaient bien armés et, de plus, nettement supérieurs en nombre à la garnison coloniale allemande, il était favorable à un règlement négocié du conflit. Il est toutefois désapprouvé par l’état-major général de Berlin qui exige une solution militaire. Le 13 avril, les troupes de Leutwein sont contraintes à une retraite embarrassante, et le gouverneur est donc relevé de son commandement militaire. À sa place, l’empereur allemand, Guillaume II, nomme le lieutenant-général Lothar von Trotha comme nouveau commandant en chef. Il était un vétéran colonial des guerres en Afrique orientale allemande et de la rébellion des Boxers en Chine.

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Von Trotha est arrivé le 11 juin 1904. À ce moment-là, il n’y avait pas eu de combat majeur depuis deux mois. Les Herero avaient fui vers le plateau éloigné de Waterberg, à la lisière du Kalahari (désert), pour s’éloigner des troupes allemandes et des lignes de ravitaillement, dans le but d’éviter de nouvelles batailles et d’attendre en toute sécurité une éventuelle négociation de paix ou, si nécessaire, d’être bien positionnés pour s’échapper vers le Bechuanaland britannique (aujourd’hui Botswana). Von Trotha profite de cette accalmie pour encercler progressivement les Herero. Le déplacement de ses troupes vers le plateau de Waterberg était une entreprise de grande envergure, étant donné que les cartes allemandes de cette région étaient incomplètes et qu’il fallait transporter l’eau à travers le terrain accidenté, ainsi que l’artillerie lourde qui serait vitale pour une attaque réussie. La stratégie exprimée par le général était d' »anéantir ces masses d’un coup simultané. »

Au petit matin du 11 août 1904, von Trotha ordonna à ses 1 500 soldats d’attaquer. Face à un nombre estimé à 40 000 Herero, dont seulement 5 000 portaient des armes, les Allemands comptaient sur l’élément de surprise ainsi que sur leur armement moderne. La stratégie fonctionne. Le bombardement continu de l’artillerie pousse les combattants Herero à une offensive désespérée, attendue par les mitrailleuses allemandes. En fin d’après-midi, les Herero sont vaincus. Cependant, un flanc allemand faible au sud-est permit à la majorité de la nation Herero de s’échapper désespérément dans le Kalahari. Dans cet exode vers le Bechuanaland britannique, plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants finirent par mourir de soif.

Dans les mois suivants, von Trotha continua à poursuivre les Herero dans le désert. Ceux qui se rendaient ou étaient capturés par les Allemands étaient souvent exécutés sommairement. Début octobre, cependant, von Trotha est contraint d’abandonner la poursuite, en raison de l’épuisement et du manque de ravitaillement.

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