Introduction : Les dilatateurs vaginaux sont souvent prescrits pour faciliter une connexion adaptative entre le cerveau et le corps afin de diminuer l’anxiété et la douleur qui peuvent être ressenties en prévision des rapports sexuels parmi les populations de femmes souffrant de syndromes de douleur sexuelle. Il est souvent conseillé aux femmes ménopausées, aux survivantes du cancer et aux femmes souffrant d’une grande variété de troubles du plancher pelvien et présentant des douleurs génito-pelviennes/troubles de la pénétration (GPPPD) d’intégrer les dilatateurs vaginaux à leur programme de rééducation du plancher pelvien et à leur régime de traitement afin de permettre des rapports sexuels avec pénétration moins douloureux. Cependant, on sait peu de choses sur les comportements des utilisateurs de dilatateurs, sur les protocoles de traitement les plus efficaces, sur la façon dont les patients utilisent actuellement leurs dilatateurs et sur l’efficacité des cliniciens à aider leurs patients à réussir leur thérapie de dilatation.
Méthodes : Une recherche documentaire récente sur PubMed a été effectuée en utilisant les mots clés dilatateur vaginal, thérapie par dilatation vaginale, qualité de vie sexuelle, sténose vaginale, dilatation vaginale, vaginisme. Au total, 29 articles en anglais ont été examinés et résumés. Les articles ont été exclus pour les raisons suivantes : pas en anglais et sans rapport avec la thérapie par dilatateur.
Mesure principale des résultats : Cet article résumera la recherche actuelle sur les dilatateurs vaginaux et discutera des besoins de recherche future pour maximiser l’observance et le succès des patients avec ce traitement. Une grande partie des données récapitulatives concernant le comportement des utilisateurs proviendra des premières données d’enquête sur Milli, un nouveau dilatateur électronique contrôlé par le patient qui s’étend lentement de 1 mm à la fois depuis son plus petit diamètre, 15 mm, jusqu’à un diamètre maximal de 40 mm. Milli est actuellement utilisé par plus de 1 000 femmes, et des données de suivi à 3 mois ont été enregistrées sur 335 de ces patientes.
Résultats : Les dilatateurs existent sous de multiples formes (plastique, latex et matériau de qualité médicale), peuvent être vendus individuellement ou en sets, et beaucoup ont des caractéristiques spéciales telles que la vibration ou la possibilité d’être chauffés ou refroidis avant utilisation. On sait peu de choses sur l’utilisation des dilatateurs par les patients et l’enquête Milli’s à trois mois permet de se faire une idée du comportement des patients en matière de dilatation. Les objectifs médicaux les plus courants pour les patients subissant un traitement de dilatation étaient le retour aux rapports sexuels avec pénétration et la réduction de la douleur pendant le coït. Les patients étaient dilatés en moyenne 2,72 jours/semaine ; 56,8% des patients souffraient de douleurs sexuelles depuis 2 ans ou plus et 36,3% avaient précédemment utilisé des dilatateurs statiques. Plus de 70% des utilisateurs de Milli ont acheté Milli et l’utilisent sans les conseils directs d’un clinicien. Les émotions les plus courantes utilisées par les patients pour décrire leur traitement étaient non seulement « anxieux », « frustré », mais aussi « habilité » et « optimiste ». La durée de la séance de dilatation la plus courante était de 6 à 10 minutes, le plus souvent le soir/au lit (68,3 %), située dans la chambre à coucher (96,8 %). Le traitement adjuvant comprenait les éléments suivants : hydratants vaginaux, produits œstrogéniques locaux, lubrifiants coïtaux et thérapie physique du plancher pelvien génital. Pendant les séances de dilatation, les femmes regardaient le plus souvent la télévision ou des vidéos, pratiquaient la pleine conscience ou écoutaient de la musique apaisante. Les facteurs qui ont montré des tendances à l’amélioration des résultats des patientes étaient la durée du traitement par dilatation (plus de 3 mois) et l’utilisation de la méditation et de la musique apaisante. Les facteurs qui n’étaient pas associés à des tendances à l’amélioration étaient les suivants : quand/où les patients se dilataient et les données démographiques des patients, notamment l’âge, la race ou les préférences religieuses.
Conclusion : Les patients qui achètent des dilatateurs ont souvent souffert de leur état pendant longtemps et ont eu du mal à trouver un clinicien compétent en matière de soins de santé, bien au fait des syndromes de douleur sexuelle, qui puisse les aider. Lorsque les patients ont trouvé un clinicien, il n’existait pas de protocoles standardisés cliniquement prouvés ou de directives formelles à donner aux patients sur la meilleure façon d’utiliser leurs dilatateurs. Des interventions à long terme de plus grande envergure portant sur un protocole de dilatation standardisé sont prévues dans de futures études afin de mieux élucider les plans de traitement par dilatation efficaces et optimaux. Liu M, Juravic M, Mazza G, et al. Vaginal Dilators : Issues and Answers. Sex Med Rev 2020;XX:XXX-XXX.