Le débat sur le genre : pas seulement un cas pour Caster Semenya

« Semenya est un hermaphrodite. Elle a des organes sexuels masculins et pas d’utérus ou d’ovaires. »

Ce sont les affirmations du Sydney Daily Telegraph vendredi dernier. Une source étroitement impliquée dans les tests de genre de l’athlète sud-africaine a divulgué les résultats au journal.

La source a révélé que les résultats des examens de l’IAAF ont montré que Semenya a des testicules internes, qui produisent de la testostérone. Cela a eu pour conséquence que son taux de testostérone est trois fois supérieur à la quantité normale chez une femme.

Ces dernières révélations ont une fois de plus sapé les réalisations de la talentueuse athlète.

L’indiscrétion dont a fait preuve l’IAAF dans le traitement de cette affaire a été épouvantable. Ils n’ont fait preuve d’aucune déférence pour les sentiments du jeune homme de 18 ans.

Le ministre sud-africain des sports, le révérend Makhenkesi Stofile, a rapidement lancé un cri de guerre suite aux nouvelles fracassantes qui émergent d’Australie. Il a proclamé que si l’IAAF tentait de bannir la championne du monde du 800m des futures compétitions, cela donnerait le coup d’envoi de la « Troisième Guerre mondiale ».

Depuis ces affirmations extraordinaires, Caster Semenya s’est cachée. Une porte-parole de l’athlétisme en Afrique du Sud a confirmé que la médaillée d’or ne participerait pas à des compétitions dans un avenir prévisible.

La porte-parole a ajouté : « Elle reçoit une aide psychologique en cas de traumatisme. Chaque jour, elle rencontre des psychologues qui tentent de l’aider à surmonter ce qui se passe autour d’elle. Nous sommes inquiets pour son bien-être. »

Les déclarations du journal de Sydney n’ont pas encore été confirmées par un officiel de l’IAAF et restent uniquement des affirmations. L’ASA n’était pas au courant des résultats découverts lors des tests de genre et n’a pas tardé à fustiger la gestion de l’affaire par l’IAAF, exigeant des excuses pour le coureur humilié.

Les allégations n’ont fait qu’intensifier les projecteurs déjà criants sur l’adolescent traumatisé. L’IAAF souffre d’un cas évident de myopie.

Tout cela me semble un peu ironique. Semenya peut ou non avoir des quantités anormales de testostérone dans son corps. Elle pourrait bien être hermaphrodite. Néanmoins, aucun résultat officiel n’a émergé des enquêtes sur son genre. Alors qui sommes-nous pour juger ?

Un certain nombre d’athlètes nous viennent à l’esprit dont le genre pourrait être confondu. Non seulement sur la base de l’apparence physique, mais aussi dans leur attitude agressive employée lors de la pratique du sport.

David Beckham ne se limite pas à des apparitions dans « Four Four Two », « Match » et « World Soccer ». En effet, la star de LA Galaxy apparaît régulièrement dans les magazines de mode sur papier glacé, faisant la moue ou lançant des regards masqués devant l’objectif de l’appareil photo.

‘Becks’ est l’un des visages les plus reconnaissables du football. N’ayant pas peur d’expérimenter avec ses cheveux. Les fans de Manchester United ont eu droit à une variété de styles pendant son séjour à Old Trafford, mais il a conservé son statut d’icône d’Old Trafford.

Il n’a pas eu peur d’enfiler des tenues girly en son temps. Pourtant, il s’est avéré être une source d’inspiration pour de nombreux jeunes enfants et a maintenu sa réputation de l’un des plus grands sportifs du monde.

Les sœurs Williams dominent le tennis féminin depuis presque une décennie maintenant. Venus et Serena sont des athlètes fantastiques qui gardent leur corps en pleine forme.

Venus possède le record du service le plus rapide affiché par une femme dans les quatre Grands Chelems (125 mph à l’Open d’Australie, 128 mph à la Française, 129 mph à Wimbledon et 129 mph à l’US Open). Beaucoup d’hommes du circuit ATP auraient du mal à afficher des vitesses aussi élevées.

Pendant ce temps, sa sœur fait exploser les gagnants devant ses adversaires à un rythme hypersonique. La détermination et la volonté agressive de Serena lui ont permis de remporter un nombre impressionnant de 23 titres du Grand Chelem, en simple comme en double.

Son physique intimidant, doté de bras musclés et de jambes puissantes, lui permet d’intimider ses adversaires sur le court. Mais son style de jeu zélé et son physique n’ont pas vu les questions soulevées sur son genre.

Même dans le monde de l’athlétisme, il existe de nombreux exemples d’athlètes féminines qui portent des traits physiques pas trop différents de ceux de Caster Semenya.

Dans la poursuite de la gloire, les athlètes féminines sacrifient les corps galbés jugés désirables pour les femmes par les médias de masse de la société actuelle. Au lieu de cela, elles optent pour des corps profilés, avec des muscles maigres qui leur permettent de concourir aux plus hauts niveaux.

En écoutant un podcast récemment, un analyste a fait une remarque valable, bien qu’un peu sexiste. Aucune des finalistes du 800 m aux Championnats du monde de Berlin ne serait confondue avec les « filles du manoir Playboy »

Un point de vue extrême, peut-être, mais qui met en lumière le traitement sévère réservé à Semenya. Les autres athlètes semblent échapper aux questions probantes sur leur sexe.

Ce sont les exigences diététiques et les séances d’entraînement intenses que ces athlètes féminines endurent qui conduisent inévitablement à des corps musclés, qui affichent des abdominaux impressionnants et des silhouettes taillées.

L’affaire Caster Semenya grondera jusqu’à ce que les résultats des tests de genre soient officiellement révélés et que l’IAAF prenne les mesures appropriées.

La suggestion que l’ITF enquête sur le genre des sœurs Williams dépasse les limites de la réalité. Ce n’est malheureusement pas le cas pour Semenya.

Pour l’instant, l’héroïne sud-africaine restera cachée, loin des médias intrusifs et des questions qui font réfléchir. Il est dommage qu’un immense talent se sente incapable de garder la tête haute après sa merveilleuse performance à Berlin, et que son esprit soit mis à mal.

Espérons que ce soit le nadir d’une longue et fructueuse carrière pour l’athlète.

Le débat sur le genre continue.

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