Le Mont Blanc vu de Valdigne en Vallée d’Aoste, en Italie.

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Depuis 1760, le naturaliste suisse Horace-Bénédict de Saussure commence à se rendre à Chamonix pour observer le Mont Blanc. Il essaya avec le guide de montagne de Courmayeur Jean-Laurent Jordaney, originaire de Pré-Saint-Didier, qui accompagna De Saussure depuis 1774 sur le glacier de Miage et sur le mont Crammont.

La première ascension répertoriée du Mont Blanc (à l’époque ni en Italie ni en France) fut le 8 août 1786 par Jacques Balmat et le médecin Michel Paccard. Cette ascension, initiée par Horace-Bénédict de Saussure, qui donna une récompense pour la réussite de l’ascension, marque traditionnellement le début de l’alpinisme moderne. La première femme à atteindre le sommet fut Marie Paradis en 1808.

Mont Blanc depuis le TMB

De nos jours, le sommet est gravi par une moyenne de 20 000 alpinistes-touristes chaque année. On peut considérer qu’il s’agit d’une ascension techniquement facile, mais ardue, pour une personne bien entraînée et acclimatée à l’altitude. Depuis l’Aiguille du Midi (où s’arrête le téléphérique), le Mont Blanc semble tout proche, étant 1 000 m (3 300 ft) plus haut. Mais si le sommet semble faussement proche, l’itinéraire de La Voie des 3 Monts (connu pour être plus technique et plus difficile que d’autres itinéraires plus couramment utilisés) nécessite plus d’ascension sur deux autres montagnes de 4 000 m, le Mont Blanc du Tacul et le Mont Maudit, avant d’atteindre la section finale de l’ascension et d’entreprendre la dernière poussée de 1 000 m vers le sommet.

Chaque année, des décès dus à l’escalade se produisent sur le Mont Blanc, et lors des week-ends les plus chargés, normalement vers le mois d’août, le service de secours local effectue en moyenne 12 missions, la plupart dirigées pour aider les personnes en difficulté sur l’une des voies normales de la montagne. Certains itinéraires nécessitent une connaissance de l’alpinisme en haute altitude, un guide (ou au moins un alpiniste expérimenté), et tous nécessitent un équipement approprié. Tous les itinéraires sont longs et ardus, impliquant des passages délicats et le risque d’éboulement ou d’avalanche. Les alpinistes peuvent également souffrir du mal de l’altitude, parfois mortel, surtout s’ils ne s’y acclimatent pas.

Propriété du sommetModification

À l’échelle du massif du Mont-Blanc, la frontière entre l’Italie et la France passe sur la majeure partie de la principale ligne de partage des eaux alpines, de l’Aiguille des Glaciers au Mont Dolent. Cependant, son emplacement précis près des sommets du Mont Blanc et du Dôme du Goûter voisin est contesté depuis le 18e siècle. Les autorités italiennes affirment que la frontière suit la ligne de partage des eaux, partageant les deux sommets entre l’Italie et la France, tandis que les autorités françaises affirment que la frontière évite les deux sommets, les plaçant ainsi uniquement en France. La taille de ces deux zones litigieuses (distinctes) est d’environ 65 ha sur le Mont Blanc et 10 ha sur le Dôme du Goûter.

Depuis la Révolution française, la question de la propriété du sommet a été débattue. De 1416 à 1792, la totalité de la montagne se trouvait dans le duché de Savoie. En 1723, le duc de Savoie, Victor Amadeus II, acquiert le royaume de Sardaigne. L’État de Sardaigne qui en résulte va devenir prééminent dans l’unification italienne. En septembre 1792, l’armée révolutionnaire française des Alpes, commandée par Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac, s’empare de la Savoie sans grande résistance et crée un département du Mont-Blanc. Par un traité du 15 mai 1796, Victor Amadeus III de Sardaigne est contraint de céder la Savoie et Nice à la France. Dans l’article 4 de ce traité, il est dit :  » La frontière entre le royaume de Sardaigne et les départements de la République française sera établie sur une ligne déterminée par les points les plus avancés du côté du Piémont, des sommets, pics de montagnes et autres lieux mentionnés ultérieurement, ainsi que des pics intermédiaires, sachant : à partir du point où se trouvent les frontières du Faucigny, du Duché d’Aoust et du Valais, à l’extrémité des glaciers ou Monts-Maudits : d’abord les sommets ou plateaux des Alpes, jusqu’à l’arête montante du Col-Mayor ». Cet acte précise également que la frontière doit être visible depuis les villes de Chamonix et de Courmayeur. Or, ni le sommet du Mont-Blanc n’est visible de Courmayeur, ni le sommet du Mont-Blanc de Courmayeur n’est visible de Chamonix car une partie des montagnes plus bas les occulte.

Après les guerres napoléoniennes, le Congrès de Vienne rétablit le roi de Sardaigne dans la Savoie, Nice et le Piémont, ses territoires traditionnels, passant outre le traité de Paris de 1796. Quarante-cinq ans plus tard, après la deuxième guerre d’indépendance italienne, il a été remplacé par un nouvel acte juridique. Cet acte a été signé à Turin le 24 mars 1860 par Napoléon III et Victor Emmanuel II de Savoie, et traite de l’annexion de la Savoie (suite à la neutralité française pour les plébiscites organisés en Toscane, Modène, Parme et Romagne pour rejoindre le Royaume de Sardaigne, contre la volonté du Pape). Un accord de démarcation, signé le 7 mars 1861, définit la nouvelle frontière. Avec la formation de l’Italie, pour la première fois, le Mont-Blanc se trouvait à la frontière de la France et de l’Italie, le long de l’ancienne frontière sur la ligne de partage des eaux entre le département de la Savoie et celui du Piémont appartenant autrefois au Royaume de Savoie.

L’acte de 1860 et les cartes annexées ont toujours une valeur juridique pour les gouvernements français et italien. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sur des relevés effectués par un cartographe de l’armée française, le capitaine JJ Mieulet, une carte topographique a été publiée en France, qui incorporait le sommet au territoire français, faisant dévier la frontière de l’État de la ligne de partage des eaux, et donnant lieu à des différences avec les cartes publiées en Italie à la même époque.L’analyse de la ligne de partage des eaux de la cartographie topographique moderne place non seulement le pic principal sur la frontière, mais suggère également que la frontière devrait suivre une ligne nord du pic principal vers le Mont Maudit, laissant l’arête sud-est du Mont Blanc de Courmayeur entièrement en Italie.

En 2002, les clubs alpins français et italiens ont publié une carte topographique partagée dans le cadre de leur projet « Alpes sans frontières », ont tenté de comparer les anciennes cartes, mais les résultats manquaient encore de clarté.

Depuis 2017, Google Earth utilise les cartes de l’Istituto Geografico Militare italien et de l’OTAN. Cette dernière reprend les données italiennes de l’I.G.M., en se basant sur les anciens traités en vigueur. Le territoire qui va de la cabane de Turin au plus haut sommet du massif du Mont Blanc est sous le contrôle des autorités italiennes.

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Carte de 1832 du royaume de Sardaigne montrant une frontière administrative passant par le sommet du Mont Blanc. Il s’agit de la même carte annexée au traité de 1860 pour déterminer la frontière actuelle entre la France et l’Italie.

Carte du capitaine Mieulet de 1865 montrant la frontière internationale au sud de la ligne de partage des eaux, qualifiée de « faux historique » par les historiens

Carte de l’Atlas sarde de 1869 montrant la frontière internationale sur la ligne de partage des eaux.

VallotEdit

Refugié Vallot près du sommet du Mont Blanc, à 4 362 m d’altitude

Les premières investigations scientifiques professionnelles sur le sommet ont été menées par le botaniste-météorologue Joseph Vallot à la fin du XIXe siècle. Il souhaitait rester près du sommet et a donc construit sa propre cabane permanente.

L’observatoire JanssenModifié

En 1890, Pierre Janssen, astronome et directeur de l’observatoire astrophysique de Meudon, envisage la construction d’un observatoire au sommet du Mont-Blanc. Gustave Eiffel accepte de prendre en charge le projet, à condition de pouvoir construire sur une fondation rocheuse, si elle se trouve à moins de 12 m de profondeur sous la glace. En 1891, le géomètre suisse Imfeld creuse deux tunnels horizontaux de 23 mètres de long à 12 mètres sous le sommet de glace mais ne trouve rien de solide. En conséquence, le projet Eiffel est abandonné.

Malgré cela, l’observatoire est construit en 1893. Pendant la vague de froid de janvier 1893, une température de -43 °C a été enregistrée sur le Mont Blanc, étant la plus basse jamais enregistrée à cet endroit.

Des leviers fixés à la glace ont soutenu l’observatoire. Cela a fonctionné dans une certaine mesure jusqu’en 1906, lorsque le bâtiment a commencé à pencher fortement. Le mouvement des leviers a légèrement corrigé l’inclinaison, mais trois ans plus tard (deux ans après la mort de Janssen), une crevasse a commencé à s’ouvrir sous l’observatoire. Il a été abandonné. Finalement, le bâtiment s’est effondré, et seule la tour a pu être sauvée in extremis.

Crashs aériensEdit

La montagne a été le théâtre de deux crashs aériens mortels ; le vol 245 d’Air India en 1950 et le vol 101 d’Air India en 1966. Les deux avions s’approchaient de l’aéroport de Genève et les pilotes ont mal calculé leur descente ; 48 et 117 personnes, respectivement, sont mortes. Parmi ces derniers passagers figurait le scientifique nucléaire Homi J. Bhabha, connu comme le « père » du programme nucléaire indien.

TunnelEdit

Article principal : Tunnel du Mont Blanc
Entrée du tunnel du Mont Blanc en Italie.

En 1946, un projet de forage est lancé pour creuser un tunnel à travers la montagne. Le tunnel du Mont Blanc allait relier Chamonix, en France, et Courmayeur, en Italie, et devenir l’une des principales voies de transport transalpines entre les deux pays. En 1965, le tunnel est ouvert à la circulation des véhicules avec une longueur de 11 611 mètres (7,215 mi).

Catastrophe de 1999Modification

Article principal : Incendie du tunnel du Mont-Blanc

En 1999, un camion de transport prend feu dans le tunnel sous la montagne. Au total, 39 personnes ont été tuées lorsque l’incendie est devenu incontrôlable. Le tunnel a été rénové dans la foulée pour améliorer la sécurité des conducteurs, et rouvert après trois ans.

Incidents impliquant des enfantsEdit

Le record de la plus jeune personne à gravir le Mont Blanc a été établi en 2009 par Asher Silver (Royaume-Uni), âgé de 10 ans.

En juillet 2014, un entrepreneur et voyageur américain Patrick Sweeney a tenté de battre le record avec son fils P.J., âgé de neuf ans, et sa fille Shannon, âgée de 11 ans. Pris dans une avalanche, ils ont échappé à la mort et ont décidé de ne pas poursuivre leur tentative.

En août 2014, un alpiniste autrichien inconnu accompagné de son fils de 5 ans ont été interceptés par les gendarmes de montagne à 3 200 mètres et ont été contraints de faire demi-tour.

Le 5 août 2017, des jumeaux hongrois de 9 ans et leur mère ont été secourus à 3 800 mètres par hélicoptère tandis que leur père et un ami de la famille poursuivaient leur tentative de sommet.

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