Ne pas perdre de vue la forêt pour les arbres : reconnaître les avantages ainsi que les limites de la recherche de mise en œuvre

Nous écrivons pour remercier Hannon et al. pour l’intérêt qu’ils ont manifesté (référence Hannon, Thomas et Siu1) à l’égard de notre récent article qui faisait état des changements avant et après le programme en matière de résultats anthropométriques pour le programme communautaire à grande échelle Parenting, Eating and Activity for Child Health (PEACH) QLD (référence Moores, Miller et Daniels2). Leur lettre identifie plusieurs faiblesses dans la conception de l’étude, notamment l’absence de groupe de contrôle et la possibilité d’un effet de régression à la moyenne (RTM) dû à un biais de sélection. Bien que nous reconnaissions qu’il y a effectivement des limites à cette conception d’étude de recherche de mise en œuvre et à d’autres, nous pensons néanmoins que nos résultats sont importants et nous fournissons ici des détails supplémentaires sur nos données pour renforcer la base de nos conclusions.

Hannon et al. ont suggéré que nos changements dans BMIz peuvent être exclusivement expliqués par RTM qui peut survenir partout où il y a des fluctuations aléatoires dans les variables biologiques et où il y a une erreur associée à leur mesure(Référence Twisk, Bosman et Hoekstra3). Nous avons donc pris des mesures appropriées pour maximiser la précision des mesures anthropométriques avant et après le programme, y compris des protocoles pour minimiser l’erreur de mesure au sein d’un même sujet et entre les sujets (référence Moores, Miller et Perry4) et nous avons également exclu les z-scores d’IMC biologiquement invraisemblables(5). Cela n’aura cependant pas empêché l’inclusion de certains enfants en surpoids qui ont été évalués vers le point haut de leur variation naturelle de poids et donc le potentiel pour à l’effet RTM, dans lequel les valeurs de population plus extrêmes ont un plus grand potentiel de régression vers la moyenne lorsqu’elles sont mesurées à nouveau(Référence Morton et Torgerson6).

Dans notre article publié, notre population ne comprenait que des enfants au-dessus d’un poids santé avant le programme et nous n’avons pas exploré les changements d’IMCz par niveau de surpoids. Cependant, nous avons précédemment rapporté les changements apportés au cours de PEACH QLD qui incluaient des enfants de poids sain dans le cadre d’une approche universelle de la promotion d’un mode de vie sain chez l’enfant(Référence Croyden, Vidgen et Esdaile7). Dans la présente étude, le changement de l’IMCz chez les enfants de poids sain avec des données appariées avant et après le programme (n 58) était de -0-02 (de 0-32 à 0-31). Ce chiffre est à comparer aux variations de l’IMCz avant et après le programme chez les enfants classés (référence Cole et Lobstein8) en surpoids (-0-13), obésité (-0-10) ou obésité morbide (-0-11) avant le programme. Cette absence de tendance à des réductions plus importantes de l’IMCz avec l’augmentation de la gravité du surpoids par définition réduit à elle seule la probabilité de l’existence d’un effet RTM. En outre, nous avons également mesuré des améliorations dans des variables comportementales importantes, à savoir l’auto-efficacité parentale et les comportements alimentaires et d’activité de l’enfant, dont nous avons supposé a priori qu’elles serviraient de médiateur pour les réductions de l’IMCz. Dans l’ensemble, nous pensons que ces données renforcent la plausibilité d’un effet réel de l’intervention plutôt qu’un effet purement statistique. Cependant, nous ne pouvons pas non plus exclure la possibilité que les changements observés puissent également provenir d’autres facteurs étant donné l’absence d’un groupe de contrôle (par exemple, l’effet Hawthorne(Référence McCambridge, Witton et Elbourne9) ou la confusion provenant d’autres expositions non mesurées).

Les questions d’évaluation de PEACH QLD ont été tirées du cadre Reach, Effectiveness, Adoption, Implementation, and Maintenance (RE-AIM)(Référence Glasgow, Vogt et Boles10) pour lequel les indicateurs d’efficacité du programme comprenaient les changements dans les résultats anthropométriques des enfants, et les comportements alimentaires, d’activité physique et sédentaires des enfants rapportés par les parents(Référence Moores, Miller et Perry4). Si cette conception pré-post limite l’interprétabilité de nos données, nous espérons également que ce discours permettra à d’autres personnes travaillant dans le domaine des sciences de la traduction et de la mise en œuvre d’apprécier les limites potentielles de l’évaluation d’études non contrôlées à grande échelle de programmes communautaires de santé publique mis en œuvre dans des contextes réels. L’étude PEACH QLD reste néanmoins un exemple précieux de recherche sur la mise en œuvre, et la description des résultats pré-post à la suite d’une mise en œuvre communautaire à grande échelle apporte une valeur et des connaissances immenses. D’autres recherches sont nécessaires pour identifier des solutions efficaces et évolutives pour l’obésité infantile et il est clair qu’équilibrer l’attention de la recherche sur les résultats en matière de santé et de mise en œuvre est la clé pour faire progresser la disponibilité universelle des services de gestion de l’obésité infantile pour les familles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *