Xeloda 500mg comprimés pelliculés

Groupe pharmacothérapeutique : cytostatique (antimétabolite), code ATC : L01BC06

La capécitabine est un carbamate de fluoropyrimidine non cytotoxique, qui fonctionne comme un précurseur administré par voie orale de la fraction cytotoxique 5-fluorouracile (5-FU). La capécitabine est activée par plusieurs étapes enzymatiques (voir rubrique 5.2). L’enzyme impliquée dans la conversion finale en 5-FU, la thymidine phosphorylase (ThyPase), est présente dans les tissus tumoraux, mais aussi dans les tissus normaux, bien que généralement à des niveaux plus faibles. Dans les modèles de xénogreffes de cancer humain, la capécitabine a démontré un effet synergique en association avec le docétaxel, qui peut être lié à la régulation à la hausse de la thymidine phosphorylase par le docétaxel.

Il existe des preuves que le métabolisme du 5-FU dans la voie anabolique bloque la réaction de méthylation de l’acide désoxyuridylique en acide thymidylique, interférant ainsi avec la synthèse de l’acide désoxyribonucléique (ADN). L’incorporation du 5-FU entraîne également une inhibition de la synthèse de l’ARN et des protéines. L’ADN et l’ARN étant essentiels à la division et à la croissance des cellules, le 5-FU peut avoir pour effet de créer une carence en thymidine qui provoque une croissance déséquilibrée et la mort d’une cellule. Les effets de la privation d’ADN et d’ARN sont plus marqués sur les cellules qui prolifèrent plus rapidement et qui métabolisent le 5-FU à un rythme plus rapide.

Cancer du côlon et cancer colorectal :

Monothérapie par capécitabine dans le traitement adjuvant du cancer du côlon

Les données d’un essai clinique de phase III multicentrique, randomisé et contrôlé chez des patients atteints d’un cancer du côlon de stade III (Dukes’ C) soutiennent l’utilisation de la capécitabine pour le traitement adjuvant des patients atteints d’un cancer du côlon (étude XACT ; M66001). Dans cet essai, 1987 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par capécitabine (1250 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines, suivi d’une période de repos d’une semaine et administré par cycles de 3 semaines pendant 24 semaines) ou par 5-FU et leucovorine (régime de la clinique Mayo : 20 mg/m2 de leucovorine IV suivi de 425 mg/m2 de 5-FU en bolus intraveineux, aux jours 1 à 5, tous les 28 jours pendant 24 semaines). La capécitabine était au moins équivalente au 5-FU/LV IV en termes de survie sans maladie dans la population per protocole (hazard ratio 0,92 ; 95% CI 0,80-1,06). Dans la population tout-randomisée, les tests de différence entre la capécitabine et le 5-FU/LV en termes de survie sans maladie et de survie globale ont montré des hazard ratio de 0,88 (IC 95 % 0,77 – 1,01 ; p = 0,068) et 0,86 (IC 95 % 0,74 – 1,01 ; p = 0,060), respectivement. Le suivi médian au moment de l’analyse était de 6,9 ans. Dans une analyse multivariée de Cox préétablie, la supériorité de la capécitabine par rapport au bolus de 5-FU/LV a été démontrée. Les facteurs suivants ont été pré-spécifiés dans le plan d’analyse statistique pour être inclus dans le modèle : l’âge, le délai entre la chirurgie et la randomisation, le sexe, les niveaux de CEA au départ, les ganglions lymphatiques au départ et le pays. Dans la population toutes randomisations confondues, la capécitabine s’est révélée supérieure au 5FU/LV pour la survie sans maladie (hazard ratio 0,849 ; IC 95% 0,739 – 0,976 ; p = 0,0212), ainsi que pour la survie globale (hazard ratio 0,828 ; IC 95% 0,705 – 0,971 ; p = 0,0203).

Traitement combiné dans le cancer du côlon adjuvant

Les données d’un essai clinique de phase 3 multicentrique, randomisé et contrôlé chez des patients atteints d’un cancer du côlon de stade III (Dukes’ C) soutiennent l’utilisation de la capécitabine en association avec l’oxaliplatine (XELOX) pour le traitement adjuvant des patients atteints d’un cancer du côlon (étude NO16968). Dans cette étude, 944 patients ont été randomisés pour recevoir des cycles de 3 semaines pendant 24 semaines avec la capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines suivis d’une période de repos d’une semaine) en association avec l’oxaliplatine (130 mg/m2 en perfusion intraveineuse sur 2 heures le 1er jour toutes les 3 semaines) ; 942 patients ont été randomisés pour recevoir un bolus de 5-FU et de leucovorine. Dans l’analyse primaire de la DFS dans la population ITT, XELOX s’est avéré être significativement supérieur au 5-FU/LV (HR=0,80, IC95%= ; p=0,0045). Le taux de DFS à 3 ans était de 71% pour XELOX contre 67% pour le 5-FU/LV. L’analyse du critère secondaire de RFS confirme ces résultats avec un HR de 0,78 (95% CI= ; p=0,0024) pour XELOX contre 5-FU/LV. XELOX a montré une tendance à la supériorité de la SG avec un HR de 0,87 (IC 95 % = ; p=0,1486), ce qui se traduit par une réduction de 13 % du risque de décès. Le taux de survie à 5 ans était de 78% pour XELOX contre 74% pour 5-FU/LV. Les données sur l’efficacité sont basées sur une durée d’observation médiane de 59 mois pour la SG et de 57 mois pour la SSM. Le taux d’abandon pour cause d’effets indésirables était plus élevé dans le bras de l’association XELOX (21%) par rapport à celui du bras de la monothérapie 5-FU/LV (9%) dans la population ITT.

Monothérapie par capécitabine dans le cancer colorectal métastatique

Les données de deux essais cliniques de phase III identiques, multicentriques, randomisés et contrôlés (SO14695 ; SO14796) soutiennent l’utilisation de la capécitabine pour le traitement de première ligne du cancer colorectal métastatique. Dans ces essais, 603 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par capécitabine (1250 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines, suivi d’une période de repos d’une semaine et administré par cycles de 3 semaines). 604 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par 5-FU et leucovorine (régime Mayo : 20 mg/m2 de leucovorine par voie intraveineuse suivis de 425 mg/m2 de 5-FU en bolus intraveineux, aux jours 1 à 5, tous les 28 jours). Les taux de réponse objective globale dans la population tout-randomisée (évaluation par l’investigateur) étaient de 25,7% (capécitabine) vs 16,7% (régime Mayo) ; p <0,0002. Le temps médian jusqu’à la progression était de 140 jours (capécitabine) contre 144 jours (régime Mayo). La survie médiane était de 392 jours (capécitabine) contre 391 jours (régime Mayo). Actuellement, aucune donnée comparative n’est disponible sur la capécitabine en monothérapie dans le cancer colorectal par rapport aux schémas d’association de première ligne.

Traitement d’association en première ligne du cancer colorectal métastatique

Les données d’une étude clinique de phase III multicentrique, randomisée et contrôlée (NO16966) soutiennent l’utilisation de la capécitabine en association avec l’oxaliplatine ou en association avec l’oxaliplatine et le bevacizumab pour le traitement de première ligne du cancer colorectal métastatique. L’étude comportait deux parties : une partie initiale à deux bras dans laquelle 634 patients ont été randomisés dans deux groupes de traitement différents, dont XELOX ou FOLFOX-4, et une partie ultérieure à deux facteurs dans laquelle 1401 patients ont été randomisés dans quatre groupes de traitement différents, dont XELOX plus placebo, FOLFOX-4 plus placebo, XELOX plus bevacizumab, et FOLFOX-4 plus bevacizumab. Voir le tableau 6 pour les schémas de traitement.

Tableau 6 Régimes de traitement dans l’étude NO16966 (mCRC)

.

. deux fois par jour

Traitement

Dose initiale

Calendrier

FOLFOX-4

ou

FOLFOX-4 + Bevacizumab

Oxaliplatine

85 mg/m2 intraveineux 2 h

Oxaliplatine le jour 1, toutes les 2 semaines

Leucovorine aux jours 1 et 2, toutes les 2 semaines

5-fluorouracile en bolus/infusion intraveineuse, chacun aux jours 1 et 2, toutes les 2 semaines

Leucovorine

200 mg/m2 intraveineux 2 h

5-Fluorouracil

400 mg/m2 en bolus intraveineux, suivi de 600 mg/ m2 intraveineux 22 h

Placebo ou Bevacizumab

5 mg/kg intraveineux 30-90 mins

Jour 1, avant FOLFOX-4, toutes les 2 semaines

XELOX

ou

XELOX+ Bevacizumab

Oxaliplatine

130 mg/m2 intraveineux 2 h

Oxaliplatine au jour 1, toutes les 3 semaines

Capecitabine par voie orale deux fois par jour pendant 2 semaines (suivies d’une semaine hors- traitement)

Capecitabine

1000 mg/m2 par voie orale deux fois par jour

1000 mg/m2 par voie orale deux fois par jour

Placebo ou Bevacizumab

7.5 mg/kg par voie intraveineuse 30-90 mins

Jour 1, avant XELOX, toutes les 3 semaines

5-Fluorouracil : injection intraveineuse en bolus immédiatement après la leucovorine

La non-infériorité des bras contenant XELOX par rapport aux bras contenant FOLFOX-4 dans la comparaison globale a été démontrée en termes de survie sans progression dans la population de patients éligibles et la population en intention de traiter (voir tableau 7). Les résultats indiquent que XELOX est équivalent à FOLFOX-4 en termes de survie globale (voir tableau 7). Une comparaison entre XELOX plus bevacizumab et FOLFOX-4 plus bevacizumab était une analyse exploratoire pré-spécifiée. Dans cette comparaison de sous-groupes de traitement, XELOX plus bevacizumab était similaire à FOLFOX-4 plus bevacizumab en termes de survie sans progression (hazard ratio 1,01 ; 97,5% CI 0,84 – 1,22). Le suivi médian au moment des analyses primaires dans la population en intention de traiter était de 1,5 an ; les données des analyses après un an de suivi supplémentaire sont également incluses dans le tableau 7. Cependant, l’analyse de la SSP en cours de traitement n’a pas confirmé les résultats de l’analyse générale de la SSP et de la SG : le hazard ratio de XELOX par rapport à FOLFOX-4 était de 1,24 avec un IC à 97,5% de 1,07 – 1,44. Bien que les analyses de sensibilité montrent que les différences dans les calendriers des régimes et le moment des évaluations des tumeurs ont un impact sur l’analyse de la PFS en cours de traitement, une explication complète de ce résultat n’a pas été trouvée.

Tableau 7 Principaux résultats d’efficacité pour l’analyse de non-l’analyse de non-infériorité de l’étude NO16966

.

ANALYSE PRIMAIRE

. ANALYSE

XELOX/XELOX+P/ XELOX+BV

(EPP* : N=967 ; ITT** : N=1017)

FOLFOX-4/FOLFOX-4+P/ FOLFOX-4+BV

(EPP* : N = 937 ; ITT** : N= 1017)

Population

Délai médian avant l’événement (jours)

HR

(97.5% CI)

Paramètre : Progression -survie libre

EPP

ITT

1.05 (0,94 ; 1,18)

1,04 (0,93 ; 1,16)

Paramètre : Survie globale

EPP

ITT

0.97 (0,84 ; 1,14)

0,96 (0,83 ; 1.

Délai médian avant l’événement (jours)

HR

(97.5% CI)

Paramètre : Progression-free Survival

EPP

ITT

1.02 (0,92 ; 1,14)

1,01 (0,91 ; 1,12)

aramètre : Survie globale

EPP

ITT

1.00 (0,88 ; 1,13)

0,99 (0,88 ; 1.12)

*EPP=population de patients éligibles ; **ITT=population en intention de traiter

Dans une étude de phase III randomisée et contrôlée (CAIRO), l’effet de l’utilisation de la capécitabine à une dose initiale de 1000 mg/m2 pendant 2 semaines toutes les 3 semaines en association avec l’irinotécan pour le traitement de première ligne des patients atteints de cancer colorectal métastatique a été étudié. 820 patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement séquentiel (n=410), soit un traitement combiné (n=410). Le traitement séquentiel consistait en une première ligne de capécitabine (1250 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours), une deuxième ligne d’irinotécan (350 mg/m2 le jour 1) et une troisième ligne d’association de capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) et d’oxaliplatine (130 mg/m2 le jour 1). Le traitement combiné consistait en une première ligne de capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) associée à l’irinotécan (250 mg /m2 le jour 1) (XELIRI) et en une deuxième ligne de capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours) plus oxaliplatine (130 mg/m2 le jour 1). Tous les cycles de traitement ont été administrés à des intervalles de 3 semaines. En traitement de première ligne, la survie médiane sans progression dans la population en intention de traiter était de 5,8 mois (95%CI 5,1 – 6,2 mois) pour la capécitabine en monothérapie et de 7,8 mois (95%CI 7,0 – 8,3 mois ; p=0,0002) pour XELIRI. Cependant, cela a été associé à une incidence accrue de toxicité gastro-intestinale et de neutropénie pendant le traitement de première ligne avec XELIRI (26% et 11% pour XELIRI et la capécitabine de première ligne respectivement).

Le XELIRI a été comparé au 5-FU + irinotécan (FOLFIRI) dans trois études randomisées chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique. Les régimes XELIRI comprenaient la capécitabine 1000 mg/m2 deux fois par jour aux jours 1 à 14 d’un cycle de trois semaines, associée à l’irinotécan 250 mg/m2 au jour 1. Dans l’étude la plus importante (BICC-C), les patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement ouvert FOLFIRI (n=144), un bolus de 5-FU (mIFL) (n=145) ou XELIRI (n=141) et ont également été randomisés pour recevoir un traitement en double aveugle par célécoxib ou un placebo. La PFS médiane était de 7,6 mois pour FOLFIRI, de 5,9 mois pour mIFL (p=0,004) pour la comparaison avec FOLFIRI), et de 5,8 mois pour XELIRI (p=0,015). La SG médiane était de 23,1 mois pour FOLFIRI, 17,6 mois pour mIFL (p=0,09), et 18,9 mois pour XELIRI (p=0,27). Les patients traités par XELIRI ont présenté une toxicité gastro-intestinale excessive par rapport à FOLFIRI (diarrhée 48% et 14% pour XELIRI et FOLFIRI respectivement).

Dans l’étude EORTC, les patients ont été randomisés pour recevoir soit FOLFIRI en ouvert (n=41) soit XELIRI (n=44) avec une randomisation supplémentaire pour recevoir soit un traitement en double aveugle par célécoxib soit un placebo. Les durées médianes de PFS et de survie globale (OS) étaient plus courtes pour XELIRI par rapport à FOLFIRI (PFS 5,9 contre 9,6 mois et OS 14,8 contre 19,9 mois), en plus de quoi des taux excessifs de diarrhée ont été rapportés chez les patients recevant le régime XELIRI (41% XELIRI, 5,1% FOLFIRI).

Dans l’étude publiée par Skof et al, les patients ont été randomisés pour recevoir soit FOLFIRI soit XELIRI . Le taux de réponse global était de 49% dans le bras XELIRI et de 48% dans le bras FOLFIRI (p=0,76). A la fin du traitement, 37% des patients dans le bras XELIRI et 26% des patients dans le bras FOLFIRI n’avaient aucun signe de la maladie (p=0,56). La toxicité était similaire entre les traitements, à l’exception de la neutropénie rapportée plus fréquemment chez les patients traités par FOLFIRI.

Montagnani et al ont utilisé les résultats des trois études ci-dessus pour fournir une analyse globale des études randomisées comparant les schémas thérapeutiques FOLFIRI et XELIRI dans le traitement du mCRC. Une réduction significative du risque de progression a été associée à FOLFIRI (HR, 0,76 ; 95%CI, 0,62-0,95 ; P <0,01), un résultat en partie dû à la mauvaise tolérance des régimes XELIRI utilisés.

Les données d’une étude clinique randomisée (Souglakos et al, 2012) comparant FOLFIRI + bevacizumab à XELIRI + bevacizumab n’ont montré aucune différence significative en termes de PFS ou de OS entre les traitements. Les patients ont été randomisés pour recevoir soit FOLFIRI plus bevacizumab (bras-A, n=167), soit XELIRI plus bevacizumab (bras-B, n-166). Pour le bras B, le régime XELIRI utilisait la capécitabine 1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 14 jours + irinotecan 250 mg/m2 le jour 1. La survie médiane sans progression (SSP) était de 10,0 et 8,9 mois ; p=0,64, la survie globale de 25,7 et 27,5 mois ; p=0,55 et les taux de réponse de 45,5 et 39,8% ; p=0,32 pour FOLFIRI-Bev et XELIRI-Bev, respectivement. Les patients traités par XELIRI + bevacizumab ont rapporté une incidence significativement plus élevée de diarrhée, de neutropénie fébrile et de réactions cutanées main-pied que les patients traités par FOLFIRI + bevacizumab avec une augmentation significative des retards de traitement, des réductions de dose et des abandons de traitement.

Les données d’une étude multicentrique, randomisée et contrôlée de phase II (AIO KRK 0604) soutiennent l’utilisation de la capécitabine à une dose initiale de 800 mg/m2 pendant 2 semaines toutes les 3 semaines en association avec l’irinotécan et le bevacizumab pour le traitement de première ligne des patients atteints de cancer colorectal métastatique. 120 Les patients ont été randomisés dans un schéma XELIRI modifié avec capécitabine (800 mg/m2 deux fois par jour pendant deux semaines, suivi d’une période de repos de 7 jours), irinotécan (200 mg/m2 en perfusion de 30 minutes au jour 1 toutes les 3 semaines) et bevacizumab (7.5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les 3 semaines ; 127 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant deux semaines, suivi d’une période de repos de 7 jours), oxaliplatine (130 mg/m2 en perfusion de 2 heures le jour 1 toutes les 3 semaines) et bevacizumab (7,5 mg/kg en perfusion de 30 à 90 minutes le jour 1 toutes les 3 semaines). Après une durée moyenne de suivi de 26,2 mois pour la population de l’étude, les réponses au traitement sont présentées ci-dessous :

Tableau 8 Principaux résultats d’efficacité de l’étude AIO KRK

XELOX + bevacizumab

(ITT : N=127)

XELIRI modifié + bevacizumab

(ITT : N= 120)

Ratio de risque

Incidence à 95 %

P value

Progression-free Survival after 6 months

ITT

95% CI

76%

69 – 84 %

84 %

77 – 90%

Survie sans progression médiane survie

ITT

IC à 95 %

10.4 mois

9,0 – 12,0

12,1 mois

10,8 – 13,2

0,82 – 1,07

P=0.30

Survie globale médiane

ITT

IC à 95 %

24.4 mois

19,3 – 30,7

25.5 mois

21,0 – 31,0

0,68 – 1,19

P=0.45

Traitement combiné dans le traitement de deuxième ligne du cancer colorectal métastatique

Les données d’une étude clinique de phase III multicentrique, randomisée et contrôlée (NO16967) soutiennent l’utilisation de la capécitabine en association avec l’oxaliplatine dans le traitement de deuxième ligne du cancer colorectal métastatique. Dans cette étude, 627 patients atteints de carcinome colorectal métastatique et ayant reçu un traitement préalable par irinotecan en association avec un régime de fluoropyrimidine en première ligne ont été randomisés pour recevoir un traitement par XELOX ou FOLFOX-4. Pour le schéma posologique de XELOX et FOLFOX-4 (sans ajout de placebo ou de bevacizumab), se reporter au tableau 6. Il a été démontré que XELOX était non inférieur à FOLFOX-4 en termes de survie sans progression dans la population per-protocole et dans la population en intention de traiter (voir tableau 9). Les résultats indiquent que XELOX est équivalent au FOLFOX-4 en termes de survie globale (voir tableau 9). Le suivi médian au moment des analyses primaires dans la population en intention de traiter était de 2,1 ans ; les données des analyses après un suivi supplémentaire de 6 mois sont également incluses dans le tableau 9.

Tableau 9 Principaux résultats d’efficacité pour l’analyse de non-l’analyse de non-infériorité de l’étude NO16967

PRIMARY ANALYSIS

. ANALYSE

XELOX

(PPP* : N=251 ; ITT** : N=313)

FOLFOX-4

(PPP* : N = 252 ; ITT** : N= 314)

Population

Médiane. Temps jusqu’à l’événement (jours)

HR

(IC 95 %)

Paramètre : Progression-free Survival

PPP

ITT

1.03 (0,87 ; 1,24)

0,97 (0,83 ; 1,14)

Paramètre : Survie globale

PPP

ITT

1.07 (0,88 ; 1,31)

1,03 (0,87 ; 1.23)

ADDITIONNEL 6 MOIS DE SUIVI

Population

Median Time to Event (Days)

HR

(95% CI)

Paramètre : Progression-free Survival

PPP

ITT

1.04 (0,87 ; 1,24)

0,97 (0,83 ; 1,14)

Paramètre : Survie globale

PPP

ITT

1.05 (0,88 ; 1,27)

1,02 (0,86 ; 1.21)

*PPP=population selon le protocole ; **ITT=population en intention de traiter

Cancer gastrique avancé :

Les données d’un essai clinique de phase III multicentrique, randomisé et contrôlé chez des patients atteints de cancer gastrique avancé soutiennent l’utilisation de la capécitabine pour le traitement de première ligne du cancer gastrique avancé (ML17032). Dans cet essai, 160 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par capécitabine (1000 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines, suivi d’une période de repos de 7 jours) et cisplatine (80 mg/m2 en perfusion de 2 heures toutes les 3 semaines). Au total, 156 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par 5-FU (800 mg/m2 par jour, en perfusion continue les jours 1 à 5 toutes les 3 semaines) et cisplatine (80 mg/m2 en perfusion de 2 heures le jour 1, toutes les 3 semaines). La capécitabine en association avec le cisplatine n’était pas inférieure au 5-FU en association avec le cisplatine en termes de survie sans progression dans l’analyse par protocole (hazard ratio 0,81 ; IC 95 % 0,63 – 1,04). La médiane de survie sans progression était de 5,6 mois (capécitabine + cisplatine) contre 5,0 mois (5-FU + cisplatine). Le rapport de risque pour la durée de survie (survie globale) était similaire au rapport de risque pour la survie sans progression (rapport de risque 0,85 ; IC 95 % 0,64 – 1,13). La durée médiane de survie était de 10,5 mois (capécitabine + cisplatine) contre 9,3 mois (5-FU + cisplatine).

Les données d’une étude multicentrique randomisée de phase III comparant la capécitabine au 5-FU et l’oxaliplatine au cisplatine chez des patients atteints de cancer gastrique avancé soutiennent l’utilisation de la capécitabine pour le traitement de première ligne du cancer gastrique avancé (REAL-2). Dans cet essai, 1002 patients ont été randomisés selon un plan factoriel 2×2 dans l’un des 4 bras suivants :

– ECF : épirubicine (50 mg/ m2 en bolus le jour 1 toutes les 3 semaines), cisplatine (60 mg/m2 en perfusion de deux heures le jour 1 toutes les 3 semaines) et 5-FU (200 mg/m2 par jour administrés en perfusion continue via une ligne centrale).

– ECX : épirubicine (50 mg/m2 en bolus le jour 1 toutes les 3 semaines), cisplatine (60 mg/m2 en perfusion de deux heures le jour 1 toutes les 3 semaines) et capécitabine (625 mg/m2 deux fois par jour en continu).

– EOF : épirubicine (50 mg/m2 en bolus le jour 1 toutes les 3 semaines), oxaliplatine (130 mg/m2 administrés en perfusion de 2 heures le jour 1 toutes les 3 semaines), et 5-FU (200 mg/m2 par jour administrés en perfusion continue via une ligne centrale).

– EOX : épirubicine (50 mg/m2 en bolus le jour 1 toutes les 3 semaines), oxaliplatine (130 mg/m2 administrés en perfusion de 2 heures le jour 1 toutes les 3 semaines), et capécitabine (625 mg/m2 deux fois par jour en continu).

Les analyses d’efficacité primaire dans la population per protocole ont démontré la non-infériorité de la survie globale pour les régimes à base de capécitabine par rapport aux régimes à base de 5-FU (hazard ratio 0,86 ; IC 95 % 0,8 – 0,99) et pour les régimes à base d’oxaliplatine par rapport aux régimes à base de cisplatine (hazard ratio 0,92 ; IC 95 % 0,80 – 1,1). La survie globale médiane était de 10,9 mois dans les régimes à base de capécitabine et de 9,6 mois dans les régimes à base de 5-FU. La survie globale médiane était de 10,0 mois dans les régimes à base de cisplatine et de 10,4 mois dans les régimes à base d’oxaliplatine.

La capécitabine a également été utilisée en association avec l’oxaliplatine pour le traitement du cancer gastrique avancé. Des études avec la capécitabine en monothérapie indiquent que la capécitabine a une activité dans le cancer gastrique avancé.

Cancer du côlon, colorectal et gastrique avancé : méta-analyse

Une méta-analyse de six essais cliniques (études SO14695, SO14796, M66001, NO16966, NO16967, M17032) soutient la capécitabine en remplacement du 5-FU en traitement mono- et combiné dans le cancer gastro-intestinal. L’analyse groupée comprend 3097 patients traités par des régimes contenant de la capécitabine et 3074 patients traités par des régimes contenant du 5-FU. La durée médiane de survie globale était de 703 jours (IC 95 % : 671 ; 745) chez les patients traités par des régimes contenant de la capécitabine et de 683 jours (IC 95 % : 646 ; 715) chez les patients traités par des régimes contenant du 5-FU. Le rapport de risque pour la survie globale était de 0,94 (IC 95 % : 0,89 ; 1,00, p=0,0489) indiquant que les régimes contenant de la capécitabine sont non inférieurs aux régimes contenant du 5-FU.

Cancer du sein :

Traitement combiné par capécitabine et docétaxel dans le cancer du sein localement avancé ou métastatique

Les données d’un essai clinique de phase III multicentrique, randomisé et contrôlé soutiennent l’utilisation de la capécitabine en association avec le docétaxel pour le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein localement avancé ou métastatique après échec d’une chimiothérapie cytotoxique, y compris une anthracycline. Dans cet essai, 255 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par capécitabine (1250 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines suivies d’une période de repos d’une semaine et docetaxel 75 mg/m2 en perfusion intraveineuse d’une heure toutes les 3 semaines). 256 patients ont été randomisés pour recevoir un traitement par docétaxel seul (100 mg/m2 en perfusion intraveineuse d’une heure toutes les 3 semaines). La survie était supérieure dans le groupe de l’association capécitabine + docétaxel (p=0,0126). La survie médiane était de 442 jours (capécitabine + docétaxel) contre 352 jours (docétaxel seul). Les taux de réponse objective globale dans la population randomisée (évaluation par l’investigateur) étaient de 41,6% (capécitabine + docétaxel) contre 29,7% (docétaxel seul) ; p = 0,0058. Le temps jusqu’à la maladie progressive était supérieur dans le bras de l’association capécitabine + docétaxel (p<0,0001). Le temps médian jusqu’à la progression était de 186 jours (capécitabine + docétaxel) contre 128 jours (docétaxel seul).

Monothérapie par capécitabine après échec des taxanes, d’une chimiothérapie contenant une anthracycline, et pour lesquels un traitement par anthracycline n’est pas indiqué

Les données de deux essais cliniques multicentriques de phase II soutiennent l’utilisation de la capécitabine en monothérapie pour le traitement des patients après échec des taxanes et d’un régime de chimiothérapie contenant une anthracycline ou pour lesquels un autre traitement par anthracycline n’est pas indiqué. Dans ces essais, 236 patients au total ont été traités par la capécitabine (1250 mg/m2 deux fois par jour pendant 2 semaines suivies d’une période de repos d’une semaine). Les taux de réponse objective globale (évaluation par l’investigateur) étaient de 20 % (premier essai) et de 25 % (deuxième essai). Le temps médian jusqu’à la progression était de 93 et 98 jours. La survie médiane était de 384 et 373 jours.

Toutes indications :

Une méta-analyse de 14 essais cliniques avec des données provenant de plus de 4700 patients traités par capécitabine en monothérapie ou par capécitabine en association avec différents schémas de chimiothérapie dans de multiples indications (cancer du côlon, colorectal, gastrique et du sein) a montré que les patients sous capécitabine ayant développé un syndrome main-pied (SMP) avaient une survie globale plus longue que les patients n’ayant pas développé de SMP : survie globale médiane 1100 jours (IC 95% 1007;1200) vs 691 jours (IC 95% 638;754) avec un hazard ratio de 0.61 (IC 95 % 0,56 ; 0,66).

Population pédiatrique :

L’Agence européenne des médicaments a renoncé à l’obligation de mener des études avec Xeloda dans tous les sous-ensembles de la population pédiatrique pour l’adénocarcinome du côlon et du rectum, l’adénocarcinome gastrique et le carcinome du sein (voir rubrique 4.2 pour les informations sur l’utilisation pédiatrique).

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