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Les médicaments anti-anxiété destinés à réduire l’anxiété en vol se retournent contre eux. Le soulagement temporaire – et généralement insuffisant – obtenu s’accompagne d’un coût élevé à long terme. Les médicaments anti-anxiété empêchent les pilotes anxieux de s’habituer au vol. Ils augmentent la sensibilité du passager anxieux aux bruits et aux mouvements de l’avion. Ils ont un impact sur la mémoire et la capacité d’apprentissage de la personne. Ils provoquent des troubles psychomoteurs. Et, ils créent une dépendance.

Selon des recherches menées à la faculté de médecine de l’université de Stanford, bien que la personne qui prend des médicaments contre l’anxiété puisse se sentir plus détendue psychologiquement, elle est plus éveillée physiologiquement. « L’alprazolam augmente l’activation physiologique dans des conditions de stress aigu et entrave les effets thérapeutiques de l’exposition dans la phobie de l’avion. »

Dans cette recherche, 28 pilotes anxieux ont pris deux vols. Lors du premier vol, la moitié a reçu de l’alprazolam (Xanax générique) et l’autre moitié a reçu un placebo.

Les personnes prenant de l’alprazolam ont rapporté des niveaux d’anxiété significativement réduits par rapport à celles prenant un placebo lors du premier vol. Cependant, leur fréquence cardiaque (114 bpm) et leur rythme respiratoire (22,7 respirations/min) étaient beaucoup plus élevés que dans le groupe qui avait pris un placebo.

Lors d’un second vol une semaine plus tard sans médicament, 71 % de ceux qui avaient pris de l’alprazolam lors du premier vol ont présenté une augmentation significative de leur anxiété, une augmentation de leur fréquence cardiaque (123 bpm), une envie de quitter l’avion et une panique. Commentant cette recherche dans un article paru dans Clinical Psychiatry News, Shanna Treworgy, Psy.D., de la Dartmouth Geisel Medical School, a déclaré que bien que l’anxiété puisse être réduite sur le moment, les benzodiazépines provoquent des réactions d’anxiété accrues à long terme. Ceci, a-t-elle rapporté, a été « documenté dans des études animales et humaines. »

Un article de Clinical Psychiatry News dit : « L’utilisation répandue à long terme de benzodiazépines pour l’anxiété reste une réalité, malgré les lignes directrices qui recommandent de ne pas utiliser cette pratique. » Dominic Candido, qui enseigne la psychiatrie à la Dartmouth Geisel School of Medicine, affirme que l’utilisation de benzodiazépines « diminue considérablement les effets » du traitement de l’anxiété. Le soulagement à court terme se fait, dit-il, « souvent au détriment du patient à long terme »

Les anxiolytiques, pris tels qu’ils sont prescrits, ne soulagent pas suffisamment l’anxiété en vol. Pendant le vol, lorsque la dose prescrite n’apporte pas de soulagement, un pilote anxieux – peut-être dans un état de panique – est susceptible d’en prendre davantage et, peut-être, de les associer à de l’alcool. L’association de médicaments contre l’anxiété et d’alcool est dangereuse. Un article de presse sur l’utilisation excessive de Xanax en vol par l’actrice Winona Ryder se trouve sur ce lien.

En revanche, ceux qui avaient pris un placebo lors du premier vol ont montré une amélioration significative. Ayant acquis un certain degré de désensibilisation au cours du premier vol, ils déclaraient maintenant moins d’anxiété.

Dans un article du New York Times sur la phobie de l’avion, le psychiatre Richard A. Friedman, M.D. a écrit : « Si vous pensez que vous pouvez déjouer votre phobie avec des médicaments anti-anxiété comme le Valium et le Klonopin, oubliez cela ; ils pourraient vous engourdir pendant une crise de panique aiguë, mais ils n’effaceront pas votre phobie. En fait, ils pourraient même faire obstacle à la thérapie, car ils empêchent les nouveaux apprentissages, qui sont l’essence même de la guérison des phobies. Pour vaincre une phobie des voyages, vous devez combattre le feu par le feu ; vous devez tolérer une certaine anxiété pour vous en débarrasser. Pas de raccourcis. »

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